Livre(s) préféré(s)

Je ne parle que de ça ces derniers jours : Africa Trek. Alexandre et Sonia Poussin ont traversé l'Afrique à pied depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu'au lac de Tibériade en Israël. Plus de trois ans de marche, 14 000 km, près de 1 200 hotes. Une vision de l'intérieur et un témoignage poignant de l'Afrique actuelle qui pourtant déborde d'un énorme potenciel. Route, humanité et poésie.
http://www.africatrek.com/weblog/

Tu m'as mis l'eau à la bouche Caro, je crois que je vais essayer de dénicher Africa Trek.
De mon côté, je suis à fond dans Kerouac (j'arrête pas de relire des passages des Clochards célestes en écoutant le premier album de Dylan... it looks like I'm never gonna lose the freight train bluues ), Boris Vian et Sartre (je suis amoureuse de sa Nausée, de ses Mots, et même de son strabisme, si si, c'est possible ).

Yeah Hélo
Encore un bouquin qui plaira aux âmes vagabondes : Petit traité sur l'immensité du monde, du géographe, journaliste et écrivain-voyageur Sylvain Tesson.

Oui, je l'ai lu, mais je suis pas convaincue pour le coup. Son style est un peu bizarre ou bien ?

Hélo, la nausée, trop ! Si t'aime ce genre de choses à dose de Pathologies et Aliénations dans la litté du début XXème, trouve toi Notes d'un Souterrain de Dostoievski (appellé aussi le souterrain... ou autre.)
Ou encore "La conscience de Zeno" d'italo Svevo ou encore Mort à Venise de Thomas Mann ou encore... Enfin, c'est déjà bien (+L'immoraliste d'andré gide )
C'est le programme de mon cour de Littérature Comparé et c'est vraiment le seul qui me passionne !

Orpheo H. Carberry a écrit:

Oui, je l'ai lu, mais je suis pas convaincue pour le coup. Son style est un peu bizarre ou bien ?

Ah, en fait je l'ai pas encore fini, mais jusque là ça me plait beaucoup. J'ai lu un autre de ses livres, et son style ne me dérange pas, au contraire...

Après je me mets à Antoine de St Exupéry, Terre des Hommes.

Hé!! Mort à Venise j'allais le lire mais il y a pleins de gens qui m'ont découragé de le faire! Alors du coup....
Donc il n'est pas aussi ennuyant qu'on m'a dit?

J'ai relu le Petit Prince hier soir, ça faisait longtemps. J'avais oublié à quel point ce livre est magique et j'avais peut-être aussi oublié que les enfants ont tout compris, les adultes rien du tout...
"Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais: "Quel est le son de sa voix? Quels sont les jeux qu’il préfère? Est-ce qu’il collectionne les papillons?" Elles vous demandent: "Quel âge a-t-il? Combien de frères? Combien pèse-t-il? Combien gagne son père?" Alors seulement elles croient le connaître."

J'adore ce bouquin, je sais même plus combien de fois j'ai pu le lire quand j'étais petite...

Est-ce que quelqu'un sur ce forum connait John Fante ?

Peut-être un des précurseurs de la littérature beat, j'ai beaucoup aimé une critique sur la quatrième page de couverture : "Il vous touche directement au cœur, aux tripes, et non pas au crane". C'est une écriture qui ne demande pas à réfléchir par des phrases subtilement intellectuels, mais par des mots crus, qui dessinent immédiatement des scènes très visuelles. Pour moi, ce type à le don de la plume, il sait manier les insultes comme n'importe qui. C'est un peu l'ancêtre proche de Burroughs. J'ai lu son tout premier livre (pourtant sorti plus tard, car censuré à l'époque), et je dois dire que j'ai été bluffée par le naturel de son écriture, comme les écrivains beatnik, il transcende les règles de la littérature classique, il veut retranscrire les mots parlés, l'oral. C'est d'une beauté à couper le souffle. Son premier livre s'appelle Sur la route de Los Angeles. Je n'ai pas encore lu ses autres écrits, mais son deuxième livre Bandini, est un chef-d'œuvre d'après mon père. Le genre de bouquin qui bouleverse. Dans la plupart de ses bouquins, il raconte en quelque sorte sa propre vie.

Pour celles qui aime la littérature beat, elles n'auront aucun problème à se plonger dans Fante

Je viens de commencer Du Côté de Chez Swann et j'adore.

Allez, +1 pour Marcel !

Orpheo H. Carberry a écrit:

Pour relançer, Alice In Wonderland est déffinitivement un de mes bouquins préférés.

Moi aussi je l'adore mais je ne l'ai lu qu'en version française mais en anglais c'est mieux avec les jeux de mots

J'ai appris hier une nouvelle qui devrait vous intéresser, il va y avoir une "nouvelle" version de Sur la Route de Kerouac qui va sortir cette année! Cette version n'étant en fait que le rouleau original écrit par Kerouac, et qui avait été transformé, ainsi que raccourci je crois, pour pouvoir être publié en 1957, sans quoi le contenu aurait été trop choquant pour l'Amérique de l'époque. Des personnages reprennent le prénom qu'ils auraient du porter, notamment Dean redevient Neal... ce qui n'est pas étonnant comme on a toujours su que ce Dean Moriarty n'était que le nom donné à Neal Cassady, compagnon de route de Kerouac.
J'ai hâte de lire tout ça!

En effet, c'est bien intéressant ! ^^

Où as-tu appris ça Caro ?

Alix me souffle dans l'oreillette qu'elle possède déjà une version complète, et avec les noms originaux, en anglais.
Est-ce que cette 'nouvelle' version concerne seulement une traduction française ?

Bah tiens je viens de lire un article du Nouvel Obs là-dessus cet aprem. Et si j'ai bien compris ça ne concerne pas que la traduction française, comme le dit aussi Caro dans son post

Almarita a écrit:

Cette version n'étant en fait que le rouleau original écrit par Kerouac, et qui avait été transformé, ainsi que raccourci je crois, pour pouvoir être publié en 1957, sans quoi le contenu aurait été trop choquant pour l'Amérique de l'époque.

Faudrait peut-être que je me décide à le lire, un jour. Mais je sais pas, ça me dit franchement rien pour l'instant...

C'est ma mère qui me l'a dit et l'a justement lu dans le Nouvel Obs aussi.

Merci pour l'info ! J'ai lu l'article ici, du coup.

Au passage, il faudrait que le Nouvel Obs arrête de confier ses articles au premier godelureau venu. A-t-on jamais lu phrase plus absurde que : 'Kerouac, sous la protection de pépé Joyce plutôt que de tonton Steinbeck.' ?

Bien, je crois qu'Alix déconne. A force de lire Rimbaud, elle verse sûrement dans le trafic de bouquins et Burroughs a dû lui filer le rouleau original sous le manteau.

Mind Games a écrit:

Au passage, il faudrait que le Nouvel Obs arrête de confier ses articles au premier godelureau venu. A-t-on jamais lu phrase plus absurde que : 'Kerouac, sous la protection de pépé Joyce plutôt que de tonton Steinbeck.' ?

A-t-on jamais lu phrase plus absurde que: "ou tu pénètres le monde des fossoyeurs shakespeariens qui se trouve sous son chapeau et dans les aspérités de sa voix cauchemardesque, le plancher se dérobe sous tes pieds, le plafond s'ouvre au-dessus de ta tête. La crise mystique de Blaise Pascal le 23 novembre 1654 ? Pareil, ou l'inverse."
Je les trouve très bien, moi, les journalistes de l'Obs, et je ne vois absolument pas quel est le problème avec cette phrase...

Eh bien, je trouve ça simpliste et caricatural d'en arriver à la conclusion 'Kerouac, sous la protection de pépé Joyce plutôt que de tonton Steinbeck' parce qu'on a expliqué précédemment que Sur la route se lit d'une traite.

Dire que Kerouac s'éloigne de Steinbeck revient à enfoncer une porte ouverte, ça n'est pas aujourd’hui qu'on le découvre. Avec Steinbeck, ce sont des caravanes infinies de peines, de douleurs et d'amertume qui jonchent la route. Et ce style totalement dépersonnalisé qui donne un sens si lourd à chaque mot prononcé. Les mots comme la texture du vide, finalement. Silence et résignation à toutes les pages, ses personnages finiront bien par mordre la poussière. Et de l'autre côté, tu as la route mystique, voire romantique, de Kerouac.

Concernant Joyce, ça n'est sûrement pas faux. Et la génétique littéraire, c'est chouette. Mais quand elle est pertinente, pas si grossière. On peut toujours considérer que ceux qui se sont attachés à déconstruire la littérature, ou plus justement dit à en agencer les morceaux différemment, gardent Kerouac sous leur aile. Je veux bien qu'on puisse trouver des analogies entre Joyce et Kerouac, mais enfin, parce qu' 'Aujourd'hui, c'est d'une traite qu'il faut lire [Sur la route], du premier mot jusqu'au dernier.', bon.
La ressemblance entre la béatitude kerouacienne et les épiphanies de Joyce ne va pas forcément de soi. Quant à la forme elle-même, si le type voulait réellement établir une filiation bien sentie, c'est vers Proust qu'il devait se tourner. Une syntaxe souvent très complexe qui accumule les appositions et propositions. Démarche de réminiscence similaire et même volonté de créer une oeuvre unique. Mais on en revient au même point, les limites à cette analogie apparaissent très vite.
Et on s'en fout parce que Kerouac a recollé les morceaux de la littérature comme personne ne l'avait jamais fait auparavant.

Peut-être que je me trompe, dans la mesure où ça fait plusieurs mois que je n'ai lu ni bouquins de Kerouac, ni de Joyce, ni de Steinbeck. Mais c'est en tout cas de cette manière que je m'en souviens.

Moomin a écrit:

Faudrait peut-être que je me décide à le lire, un jour. Mais je sais pas, ça me dit franchement rien pour l'instant...

QUOI ?

Joycein, Steinbeckien, fossoyeurs Shakespearien , honnêtement je m'en fou. Tout ce que je sais c'est que ça me fait bander, et je ne peux que souhaiter ça au gens, merde, n'importe qui. Maintenant c'est peut-être pas la tasse de thé de tout le monde, Noémie, c'est peut-être pas ton délire, mais...


Je sais plus ou je voulais en venir. Ca me choque presque personnellement que ça te dise rien de le lire pour l'instant ^^'. Et le fait que je dise ça et que je radote tellement sur ce type, ces types, sera peut-être bien la cause de ta dépréciation du bouquin si un jour tu le lis, alors c'est un peu con. Alors je me tais et vais dormir. Et OUAIS je vais me rêver en Cassady et oublier d'avoir des sentiments et oublier.
Bonne nuit.

Je sais pas, j'ai l'impression d'un truc un peu prétentieux, style "ouais je suis un ouf un beatnik déjanté je fais des phrases de malade et tout", avec en prime plein de passages de cul. Vous qui l'avez lu, est-ce que c'est une impression tout à fait fausse que je me suis faite là?

Moomin a écrit:

Je sais pas, j'ai l'impression d'un truc un peu prétentieux, style "ouais je suis un ouf un beatnik déjanté je fais des phrases de malade et tout", avec en prime plein de passages de cul. Vous qui l'avez lu, est-ce que c'est une impression tout à fait fausse que je me suis faite là?

ARGH non mais Noémie non quoi. On parle bien de Sur la Route, genre Sur la Route? C'est pas Kerouac qui fait des phrases de malade, c'est Héloise quand elle en parle. Le bouquin n'a rien de prétentieux, c'est du genuine, c'est du vrai. Je me suis remise a lire en fait, parce que la première fois ça avait pas marché, pour des raisons extérieures obscures. Mais là, putain, ça marche, et je peux dire sans peine que oui tu as tort de penser ça et qu'en prime tu risque le lynchage .

Bon, bon, ça va... j'essaierai donc probablement de le lire, quand j'aurai fini les 7 bouquins suivants sur ma liste

*relis ce qu'elle à écrit....0____0*

Okaaaaaaaay, note à moi-même, arrêter d'aller sur le forum quand j'ai fumer, arrêter d'aller sur internet tout cours en fait. Je me souviens pas du tout d'avoir écrit ça, et c'est un peu pitoyable mais bref, passonnnnns...

Je trouve pas que Kerouac se prenne pour un ouf beatnik déjanté, déjà que le mot beatnik est venu bien après et était pas franchement mélioratif... bref. Je pense pas. C'est comme s'il était là, au milieu de ce truc assez énorme et se contentait de nous en parler comme du fond de ses entrailles, avec toute cette mélancolie qui lui est propre... alors les phrases de ouf, si, quand même, on vas pas dire qu'il y en ai pas, mais putain, moi je le lui dit MERCI qu'elles y soient. C'est aussi le résultat de l'écriture spontanée d'ailleurs, tu pense à un truc qui t'amène à un autre truc et tu continu de l'écrire, paff paff paff, alors forcément, diantre, t'utilise des virgules et des " - " un max, mais c'est pas grave ! Malgré la longeur je trouve que ce sont des phrases qui sentent bon le frais, le vrai, l'humain. Moi j'aime.

(ouuaiiis, c'est bon, ta gueule, on a compris là Agnès!)

Orpheo H. Cassady a écrit:

C'est aussi le résultat de l'écriture spontanée d'ailleurs, tu pense à un truc qui t'amène à un autre truc et tu continu de l'écrire, paff paff paff, alors forcément, diantre, t'utilise des virgules et des " - " un max, mais c'est pas grave ! Malgré la longeur je trouve que ce sont des phrases qui sentent bon le frais, le vrai, l'humain. Moi j'aime.

Voilà c'est ce que je voulais dire. Donc oui Noémie, lis le sans a priori, c'est du beau, c'est du vrai.